Florent Ploquin

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Florent Ploquin

Je suis un auteur et un claviériste établi près de Caen, en Normandie.  Parallèlement à mes activités dans le secteur de l'édition classique, j'effectue aussi des recherches acoustiques depuis une dizaine d'années. Ma démarche initiale a été d'appliquer aux pianos numériques actuels les procédés d'accordage anciens. Ce que l'on nomme communément les "tempéraments historiques" m'a servi de base pour mes recherches.

J'ai également mis au point des procédés d'accordage à réalité augmentée, réalisables uniquement sur des instruments électroniques dépourvus de cordes. Et tout cela  m'a incité à rédiger un ouvrage faisant la synthèse de toutes ces expérimentations. Sur le plan de la pratique musicale, j'ai actuellement deux pianos numériques à la maison : j'ai investi dans ces instruments de professionnels, de façon à ne pas être limité par le seul travail informatique, parfois trop théorique. Généralement j'utilise un casque, de manière à bien percevoir l'intégralité du spectre sonore. Ainsi, un peu comme un alchimiste du son, je customise les nombreuses sonorités de mes deux instruments. Et je suis régulièrement en contact avec un professionnel du son, autrefois claviériste de métier, et qui réalise aujourd'hui des échantillonnages (samplings) pour les compositeurs et arrangeurs anglo-saxons. Enfin, le pianiste français François-René Duchâble m'a fait part de tout son intérêt pour mes recherches acoustiques sur les claviers.

Le prestige des instruments à clavier est très ancien. Ce furent en fait les premiers orgues de l'Antiquité, les hydraules, qui popularisèrent ce type d'instruments. On les utilisa d'abord en plein air, et des joutes musicales furent organisées en Grèce. Par la suite, les Romains en firent usage dans les arènes puis dans les théâtres. Et durant le Haut Moyen Age, les cours royales, impériales et princières eurent recours aux orgues, pour ponctuer les événements importants, en Europe. Puis le clergé les introduisit progressivement dans les lieux de culte. La fin du Moyen Age fut caractérisée par des innovations importantes à l'orgue ; tandis qu'apparaissaient de nouveaux instruments à clavier comme le clavecin et le clavicorde. Mais l'évolution des styles musicaux rendit complexe l'accordage des instruments à clavier. Car depuis l'Antiquité on utilisait l'accord pythagoricien pour tous les répertoires. Cependant, la nécessité d'accompagner le chant dans les lieux de cultes fut à l'origine de l'invention des premiers tempéraments. Cela se produisit durant la période de transition allant de la fin du Moyen Age au début de la Renaissance.

Durant l'époque baroque, on mit au point de très nombreux tempéraments, et l'on fit grand cas de la couleur sonore et de l'atmosphère propres aux tonalités les plus usuelles : ce fut le concept de la couleur accordale. A la fin du dix-huitième siècle, l'évolution des styles musicaux et de la facture instrumentale, ainsi que l'utilisation du pianoforte en remplacement du clavecin, contribuèrent à l'adoption progressive du tempérament égal. Et des grands compositeurs comme Haydn, Mozart et Beethoven innovèrent également, en écrivant des oeuvres dans toutes les tonalités, et en modulant comme bon leur semblait. Le tempérament égal devint alors universel, parallèlement à la ferveur populaire pour le piano.

Aujourd'hui, on utilise toujours ce procédé, mais l'invention des pianos électriques puis des claviers numériques a rendu possible la mise au point de nouveaux procédés d'accordage, réalisables seulement sur des instruments dépourvus de cordes : ce sont les procédés d'accordage à réalité augmentée, qui ouvrent de nouvelles perspectives pour le monde musical. Ainsi, on peut maintenant à la fois adoucir le timbre et élever le diapason simultanément, en inversant pour ainsi dire la couleur du son, pour un résultat acoustique paradoxal mais convaincant. De même, le principe des courbes d'accord de substitution permet, sur certains pianos numériques récents, de modifier la couleur accordale spécifique aux grandes marques de pianos historiques, en les transposant d'une marque à une autre. 

Ainsi les instruments à clavier sont-ils toujours à la pointe de l'innovation, pour une raison très simple : c'est toujours au clavier que se sont faites les expériences acoustiques, depuis plus de 2000 ans. Ils restent aujourd'hui encore les instruments de travail de nombreux compositeurs et arrangeurs. Et l'accordage à réalité augmentée fait vraiment entrer les pianos dans le vingt-et-unième siècle. Ainsi peut-on parler de clavier bien tempéré et de justesse numérique.