Globalement, le quintette à vent est peu adapté pour servir le message debussyste tout en nuances et résonances. Cependant, face à la Marche écossaise, le quintette à vent possède de véritables atouts. Cette œuvre de Debussy, originale pour piano à quatre mains, puis orchestrée, est à part dans la production du compositeur. Elle est fondée sur un authentique air de cornemuse écossaise : la marche des comtes de Ross. Sur cette mélodie, le hautbois, le cor anglais et le basson font merveille. L’œuvre développe ce thème unique avec des éclairages harmoniques variés, dans le langage du premier Debussy. Par un jeu de permutation d’instruments, le quintette à vent illustre les phases successives du développement du thème.
La musique de Chabrier, par contre, s’adapte très bien aux sonorités du quintette à vent. Son inspiration souvent campagnarde et humoristique trouve, dans les familles des bois et des cuivres, la truculence qui la caractérise. L’œuvre pour piano transcrite ici fait pourtant appel à un autre registre. On connaît le lien qui unit Chabrier aux peintres impressionnistes. L’air de ballet semble être la musique du tableau de Degas représentant une danseuse sur la scène de l’Opéra… et Chabrier au balcon ! La transcription fait appel au détaché léger et pétillant de la flûte et de la clarinette. Si le hautbois sonne plutôt sarcastique, cor et basson ajoutent quelques réparties plus triviales.
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